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Portrait
Interview de Steve Moreau

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Steve Moreau débute dans la profession comme stagiaire sur "Le Diner de Cons", "Astérix et Obélix contre César", "Jeanne d'Arc", "Vatel". Il passe ensuite assistant opérateur sur "Le Pacte des Loups", "Le Placard", "Ma femme s'appelle Maurice", "The Transporter". En parallèle à ses activités dans la branche Prise de vues, il produit et réalise trois courts-métrages : R.I.P., MIND & ETERNITY.

Dans des conditions très particulières, Steve Moreau vient de réaliser un "teaser" pour son premier long-métrage The Earth (une projection aura lieu le jeudi 12 septembre 2002 à 17h00 précises au Planet Hollywood sur les Champs-Elysées).

Comment avez-vous débuté dans le métier?

Je n'ai pas voulu faire d'école. C'était un choix : il s'agissait de travailler le plus vite possible. Après être passé par le cinéma des Armée pendant mon service militaire, je suis devenu stagiaire en production sur le Festival du Film de Sarlat. Ce travail m'a permis de connaître beaucoup de monde dans le métier et en particulier des gens de la Gaumont qui m'ont offert la chance de travailler sur mon premier film, "LE DINER DE CONS" de Francis Veber.

Que faisiez-vous sur ce film?

J'étais technicien vidéo (le responsable du retour vidéo des images d'un film). Dans la pratique je ne connaissais rien... ou si peu! Ma rencontre avec le directeur de la photo, Luciano Tovoli, a été déterminante. Il m'a beaucoup appris et m'a poussé à produire et réaliser mon premier court-métrage R.I.P.(Rest In Peace), (d'autres suivront : MIND et ETERNITY).

Comment se déroule un tournage sous la direction de Francis Veber?

Francis Veber est un homme fin, très cultivé et "LE DINER DE CONS" comme "LE PLACARD" furent des tournages à taille humaine. Ces deux facteurs ont permis une proximité et une complicité formidables entre tous les membres de l'équipe. Ces deux tournages demeurent mes meilleurs souvenirs humains.

Vous avez ensuite participé à des tournages d'envergure beaucoup plus importante?

"LE GRAND BLEU" fut le film qui m'a déterminé à faire du cinéma alors quand j'ai su que je participerais au tournage de "JEANNE D'ARC"... Le rêve devenait réalité! J'ai donné tout mon sang sur ce film et le tournage fut très éprouvant. Dans certaines scènes, nous avions de la boue jusque par-dessus la tête tandis qu'au-dessus de nous s'agitaient parfois jusqu'à mille deux cent figurants. "Un film comme çà, on en fait un dans sa vie" m'a dit Alain Dutartre. C'est sans doute vrai. Et puis travailler avec Luc Besson est une sacrée expérience. Il tourne très vite. Dès le départ il instaure un rythme qu'il faut suivre pendant plusieurs mois de tournage. C'est très éprouvant et je comprends que ce style de travail ne convienne pas à tous. Pour moi, c'était parfait.

Quelles sont les qualités du bon opérateur caméra?

Avant tout, il faut être humble car on a toujours quelque chose à apprendre même après des années de métier. Etre méticuleux, ordonné, toujours concentré est indispensable. Et puis, il faut avoir le sens du contact : l'assistant caméra fait sans cesse le lien entre les acteurs, les techniciens et les ouvriers sur un tournage. Enfin, on apprend ce métier en étant curieux : il faut se faire une culture, lire, voyager... En développant sa personnalité, on développe ses compétences artistiques et techniques.

Vous n'avez pas fait d'école. Que conseillez vous aux jeunes qui veulent apprendre le métier?

C'est à chacun de se déterminer en fonction de ce qu'il est et ce qu'il désire vraiment. Si tu estimes être sûr de vouloir faire ce métier et tout de suite, il faut apprendre sur le tas. Passer par une école permet d'apprendre quelques bases du métier et surtout de se laisser un temps de réflexion pour savoir si l'on veut réellement devenir assistant caméra. Mais attention, une école n'a rien à voir avec la pratique réelle du métier que j'ai découverte et apprise grâce aux conseils des techniciens et des ouvriers sur le stournages. Faites des stages!

Un assistant caméra gagne t'il correctement sa vie?

Oui. Nos cachets sont fixés par les conventions collectives du syndicat. Il est d'environ six à sept mille francs brut par semaine de tournage. Parfois, on travaille beaucoup, d'autres fois, très peu. Nous sommes des intermittents du spectacle et comme tel, notre métier est forcément fragile.

 

Propos recueillis par Stéphane Piatzszek dans le n°91 (septembre / octobre) du magazine S.F.X

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